Alors que le dépouillement des votes de la présidentielle du 12 octobre est toujours en cours, une crise sécuritaire majeure a éclaté. Le candidat du FSNC, Issa Tchiroma Bakary, se serait autoproclamé vainqueur, déclenchant immédiatement des violences urbaines et des exactions menées par ses partisans, notamment dans la ville de Garoua, chef-lieu de la Région du Nord dont il est originaire.

Même si dans l’ensemble du pays la tension est perceptible, celle-ci a atteint un point de rupture à Garoua  où d’intenses affrontements opposent les forces de l’ordre à des centaines de manifestants pro-Tchiroma, qui scandaient récemment : « Mieux vaut le diable que Biya ». L’escalade a été spectaculaire : des manifestants ont encerclé le véhicule de Tchiroma, l’empêchant d’être « récupéré » par un véhicule officiel, forçant les gendarmes à se replier face aux pneus incendiés et à l’essence versée au sol. L’information selon laquelle Tchiroma aurait été exfiltré de sa résidence à Garoua par ses propres partisans suite à l’encerclement militaire témoigne d’une situation de quasi-insurrection.


Cette vague de troubles fait écho à des alertes de renseignements. Un rapport confidentiel suggérait déjà qu’Issa Tchiroma, fort de ses liens assumés avec des figures sécessionnistes comme Chris Anu, aurait constitué une milice armée pour contester les résultats officiels. Ce mouvement de contestation semble bénéficier d’un alignement avec des activistes pro-Kamto et la Brigade anti-Sardinards, unis dans une stratégie visant à provoquer le gouvernement et à se positionner en « victime politique ».


En pleine période de proclamation des résultats, cette tentative d’autoproclamation et les violences qui en découlent représentent une menace potentielle grave pour la sécurité nationale. Les tensions menacent directement le bon déroulement du processus électoral dans les régions du Nord et pèsent lourdement sur la stabilité du pays. L’heure n’est plus à l’attente, mais à la vigilance maximale face à ce qui pourrait être une tentative délibérée de déstabilisation post-électorale.