L'atmosphère post-électorale au Cameroun a basculé dans une crise sécuritaire ouverte ce lundi, suite à l'autoproclamation de victoire du candidat du FSNC, Issa Tchiroma Bakary. Alors que l'organisme électoral poursuit son travail, les équipes de communication de Tchiroma affichent sur son site officiel la bannière sans équivoque : "Tchiroma président 51%", image relayée par des peudos "lanceurs d'alerte" qui parlent de victoire historique. Une démarche de force qui a immédiatement mis le feu aux poudres à Garoua sa ville natale. 
 
L'escalade est orchestrée. Une note de sécurité émanant des forces de l'ordre confirme l'extrême gravité de la situation : Tchiroma ne ferait pas qu'attendre les émeutes, il serait en train d'activer ses réseaux pour concrétiser la menace. Des armes qu'il aurait fournies sont en circulation à Garoua, et plus alarmant encore, une milice se préparerait activement à "descendre sur Yaoundé" pour contester les résultats par la force. Cette menace fait écho à de précédentes notes de renseignement qui mettaient en garde contre une alliance stratégique entre Tchiroma, des éléments de l'armée, et des sécessionnistes, le candidat s'étant même publiquement vanté de son amitié avec le leader sécessionniste Chris Anu. 
 
Face à cette tentative de déstabilisation, l'opposition apparaît divisée. D'un côté, le PCRN de Cabral Libii a produit un communiqué ferme, dénonçant la propagation de fausses nouvelles sur une prétendue défaite de son candidat. Son directeur de campagne insiste sur la compilation de "très bonnes tendances" et menace de poursuites judiciaires les propagateurs de rumeurs, se démarquant de l'escalade violente. De l'autre côté, le FDC, par la voix de son Président, Dénis Émilien Atangana, a félicité Paul Biya pour sa réélection, tout en se désolidarisant de son propre candidat. 
 
Ces manœuvres de déstabilisation, potentiellement motivées par l'anticipation d'une interpellation de Tchiroma pour des allégations de malversations antérieures, visent à créer une contestation massive dans le Grand Nord. La question est désormais critique : face à la milice armée et à la mobilisation des activistes pro-Kamto qui soutiennent Tchiroma, le Cameroun se dirige-t-il vers un coup d'État ou une intervention de l'État pour rétablir l'ordre ? Les prochaines heures seront déterminantes pour la sûreté de l'État.